lundi 31 décembre 2007

Recyclage

Ou comment recycler les vielles pièces de ma moto. Premier essai: faire un couteau dans un disque de frein.




Le plus dure avec un disque de frein, c'est de trouver dans quel espace on peut obtenir un couteau ou au moins une lame en utilisant les trous de manière esthétique.

Une fois l'emplacement trouvé et dessiné, on découpe.

Ensuite on va améliorer les contours avec la ponceuse à bande (dite backstand), puis à la lime dans les espaces trop serrés.




Voila cela commence à ressembler à un couteau. Mais il y a encore du boulot...



Maintenant on attaque l'émouture. C'est à dire la partie creusée ou se trouvera le tranchant. Cela se fait au Backstand. On pourrait le faire à la main mais c'est beuacoup plus long. Par contre, contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce n'est pas forcément plus simple.




On approche de l'état final. Il faut maintenant nettoyer la rouille. Donc je pase le couteau à la brosse métalique.

Et voila le travail:


Maintenant il faut faire les traitements thermiques: normalisation, trempe, revenu...

Pourvu que ça marche...

Le 31 décembre 2007
Et bien non ça ne marche pas. L'acier ne prend pas la trempe correctement. La composition ne doit pas contenir suffisament de carbone. Donc voila un coupe papier, mais pas un couteau. L'apprentissage passe par des échecs et des erreurs... C'est ainsi que l'on progresse. Point positif: j'aurai pris du temps pour m'entrainer à l'utilisation de mes outils...
Et de trois...

samedi 29 décembre 2007

Inox et micarta

C'est un petit couteau de cuisine en inox et micarta.

La lame est taillée dans un vieux couperet de boucher en inox. je n'ai pas fait de traitement thermique car il aurait fallu monter au delà de ce que ma forge pouvait donner. D'autre part j'ai fait attention de ne pas "rougir" la lame lors du ponçage, afin de ne pas modifier les traitements existants.



La gravure est faite à l'acide: je peints ma lame à la peinture à maquette, je gratte les parties que je veux graver, puis je trempe le tout dans du perchlorure de fer. Ensuite j'enlève la peinture, je nettoie comme il faut pour enlever les traces de perchlo; et le tour est joué. il reste des points de perchlo sur une face de la lame, je pense que cela vient d'un manque en peinture. La prochaine fois j'en mettrai 2 couches



Le manche est en micarta fait maison. Selon la technique développée dans ce site:
http://www.ramanon.com/forum/showthread.php?t=32113

C'est une sorte de contre plaqué de tissus avec de la résine de carrosserie.

Les rivets "mosaïques" sont faits maison aussi: je rentre à force des tiges d'acier dans une tige creuse en laiton. Tout simplement mais l'effet au final est des plus sympa. (merci Daniel)

samedi 8 décembre 2007

Citation

Pour répondre à certaines questions que vous pouvez vous poser en parcourant mon blog, j'aimerais citer un amateur dont les mots sur le forum forgefr.com m'ont touché:
"Il est indispensable que les gestes ancestraux, ce que l’on appelle en clair le tour de main, le savoir faire, ne se perdent jamais, faute de quoi, c’est l’histoire, la vie, le cœur d’une région, ou d’un pays qui sombre dans l’oubli. C’est pour cela qu’il faut des passionnés, des amateurs au sens noble du mot (ceux qui aiment et non pas les dilettantes) pour sauvegarder ce patrimoine culturel et « artistique ». Il n’en reste pas moins que chacun s’exprime à sa manière, et que la noblesse transparaît au mieux dans l’amour que l’on a mis à réaliser son œuvre, plutôt que dans l’outil que l’on a utilisé. Michel Ange disait parlant d’une statue qu’il avait réalisé, (en résumé) « je n’ai pas sculpté le marbre, je n’ai fait qu’en faire sortir l’être qui existait à l’intérieur ». Bernard9387
Voila c'est court, mais cela représente une partie du POURQUOI faire des couteaux soi même quand on peut les acheter tout fait. Car au delà de la passion pour l'objet, il y'a l'amour du geste, la recherche de la précision... Et certains forgerons couteliers amateurs ou non font transparaître cette idée par les couteaux et autres objets qu'ils créent.
A bon entendeur Salut

mercredi 5 décembre 2007

Faire un étui

D'abord il faut du cuir; on peut en acheter ou alors comme moi faire les magasins de canapé, il ont toujours des échantillonneurs qui ne servent à rien. Le cuir acheté et plus facile à travailler car il est tanné de telle manière qu'il est plus rigide. Mais le cuir de récup n'est pas mal. Voila comment je procède. Ce n'est certainement pas la méthode d'école, mais petit à petit je trouve des "trucs", des outils qui s'adaptent au matériel que j'ai.
Il faut une bonne paire de ciseaux. On découpe d'abord la pièce de cuir de telle manière qu'elle couvre largement le couteau.

Ensuite j'emballe le couteau dans du film plastique de cuisine car le cuir mouillé abîmerait le bois du manche et la lame.

Je fais chauffer de l'eau, mais je n'attends pas qu'elle boue sinon le cuir cuit et devient trop dur a travailler.

Je fais tremper le cuir dans l'eau suffisamment pour que le cuir soit mouillé mais pas détrempé. Il mettrait trop longtemps à sécher et ce n'est pas plus facile à travailler.

Ensuite je forme le cuir autour du manche en étirant les endroits en relief pour que l'étui emballe le couteau.

Ensuite j'utilise un outil particulier: c'est un outil que mon fils a eu avec un pseudo squelette de dinosaure à découvrir dans un bloc de terre.
Voila la forme est faite maintenant la couture et le "décor"

Grâce à une roulette de couturière je marque mes trous pour avoir un écartement régulier.

Voila c'est fait, mais pas fini.
Maintenant je repasse dans tous le trous pour traverser les 2 épaisseur afin d'avoir des trous bien face à face.


Ensuite je "grave" le cuir avec une sorte de grattoir avec une lame en V "qui va bien".

Puis je repasse sur les dessins avec le "super" outil de mon fils pour arrondir les bords de la "gravure"
Voila c'est prêt. Maintenant on laisse sécher. Puis couture et traitement.

Je commence par coller et coudre le passant. Pour le faire j'utilise le point de sellier.

Je place des aiguilles dans un maximum de trous afin de les garder les uns en face des autres.

Il faut maintenir le tout bien serré et laisser sécher.

Etape suivante, la couture. Il faut avoir du fil solide car même si c'est collé, deux précautions valent mieux qu'une. Deux bonnes aiguilles, une petite pince pour tirer l'aiguille, un dé à coudre pour la pousser et un paire de petits ciseaux.

Au départ, je passe les deux fils dans la pointe afin que les noeuds de blocage ne soient pas visibles.

Puis j'attaque le point de couture qui consiste à passer les fils successivement dans le même trou afin de les croiser et bien serrer le point.

Et "de fil en aiguilles" la couture avance. C'est un peu long, et ce n'est pas ce que je préfère faire, mais une couture bien faite donne un cachet à l'étui.
Voila c'est fini. un traitement à l'huile de lin, un petit passage à la ponceuse à bande sur les coutures, et un passage sur la brosse nylon pour satiner le cuir et le tour est joué.

mardi 4 décembre 2007

grande lame

Röb'heaert était chef de village. Il menait son monde fièrement mais toujours à la limite de la tyrannie. Il rendait justice sous le grand chêne d'un village de l'est de la Comté Franche. On disait de lui qu'il avait un caractère trempé et une âme tranchante comme une lame. un jour qu'il était assis et devisait avec ses chefs d'armées, un orage éclata si violent et si rapide que personne n'eut le temps de s'abriter. La foudre tomba sur le chêne et dans un éclair éblouissant, tout disparut aux yeux des hommes durant quelques secondes. Lorsqu'ils purent voir enfin, il ne restait qu'un morceau de chêne sec et dur, une lame tranchante comme un rasoir et deux perles une d'or et une d'argent. Personne ne sut jamais d'où pouvaient provenir ces perles. Mais le forgeron fut chargé d'assembler le tout et voici ce qui sortit de ses mains.

Lame en acier à ressort, trempe à l'huile, 2 normalisations, revenu 2fois 2heures à 240°, manche en vieux chêne de charpente (au moins 100 ans d'âge) L'étui arrivera bientôt.

Après l'avoir laissé sur le forum des coutelirs, et avoir lu quelques critiques (très constructives au demeurant), je me suis décidé à le retravailler. J'ai retouché l'arrière, trop rond au goût de tous, l'encoche de devant, la garde (j'ai légèrement arrondi les bords) et j'ai teinté une partie pour lui donner du corps. Je n'ai pas encore eu de nouvelles critiques mais voila ce que ça donne.